Second scénario

 

Le langage écrit devient le dénominateur commun d'une réflexion sur les rapports entre visible et lisible, à l'image de la collection de spams,  Absolute silence on that topic de Guillaume Constantin ou encore avec Something old something new something borrowed something blue, emprunté à l'artiste conceptuel par excellence, Lawrence Weiner. L'usage du néon représente une manière, pour de nombreux artistes actuels, de mettre en perspective la dimension auto-réflexive de l'énoncé écrit, tout en le mêlant à une charge plus sentimentale (voire Pop, à l'image de Stefan Brüggemann, de Martin Creed ou de Julien Bismuth). 

 

 


En effet, le souvenir de la chanson Every you, every me, du groupe Placebo, ajoute un caractère subjectif et arbitraire, que le geste du néon éteint finit de rendre pertinent. Il s'agit ainsi de provoquer le désir interprétatif du spectateur, en plaçant le récit au centre d'une compréhension, dont le caractère inassouvi va devenir le moteur de l'exposition.  

 

Médiation simplifiée

 

La médiation recouvre dès lors diverses attentes, permettant au récit d'avoir un rôle de mise à vue de l'exposition (comme le suggérerait J.M. Poinsot).

 

Céline Poulin: Nous voulions mettre en exposition ces différents niveaux de discours. Tu parlais dans notre précédente discussion d'une médiation comme "politiquement correct" et comme une réponse à des impératifs de subvention. On critique souvent la médiation, en ne s'intéressant qu'à la vulgarisation. Pourquoi le public n'aurait-il pas accès aux mêmes informations qui nous permettent, professionnels, de saisir d'autres dimension d'une pièce? Une bonne médiation, en se nommant comme telle et en nommant les niveaux de discours qu'elle utilise (interprétatifs, informatifs, critiques...), ne fait que restituer ces informations.