Troisième type

Nous sommes loin aujourd'hui de l'utopisme social des années 1990. Les mécanismes, la rencontre, l'idée que l'art puisse agir sur le réel sont des idées qui, sans avoir été totalement abandonnées, n'apparaissent plus dans les œuvres. (...) Ils sont comme autant de paroles échouées, laissées dans l'espace public, mêlant la nécessité de donner une forme et un profond scepticisme. (...)Une opération plus enthousiaste qu'il n'y paraît puisqu'il s'agit avec l'art non pas de changer le monde, mais de déjouer tout ce qui pourrait le détruire en l'anticipant.(1)


1. Fabrice Hergott, Préface, catalogue Dynasty, Paris, ARC, 2010, p.12

 

(6-9)

 

En prolongeant cette dimension d'anticipation de la destruction, Troisième Type invite à s'interroger sur cette « archéologie du futur » dont parle Frédéric Jameson, qui donne une nouvelle perspective à la compréhension du moment postmoderne. En revisitant les utopies fantasmées par les romans de science-fiction, il propose une réflexion sur les mondes possibles et la remise en marche d'un « imaginaire politique », que notre résignation présente du « monde comme il va », nous a fait totalement oublier.  

 

 

 

 

(8-9-5)

 

 

 

C'est sur ces moments cruciaux, ceux qui ont été ratés, que les artistes désirent inventer de nouveaux imaginaires. L'utopie y est ainsi décrit comme

 

un texte dans lequel les relations entre individu et collectivité se substituent aux relations duales entre deux (ou un petit nombre d') individus qui font la vie existentielle ou sociale du soi. Ici, ce niveau plus purement existentiel ou personnel est constitué par le genre (gender) et les rapports de genre: et là encore, on voit que c'est le corps - la biologie et l'anatomie - qui détermine directement les structures sociales plus larges. (...)