Troisième type

 

TROISIEME TYPE :

NOUVEAUX HORIZONS

DAMIEN DELILLE

(1-2-3)

Réfléchir à d'autres voies possibles, sur la question d'un art contemporain pris entre spectacle médiatique et orthodoxie formelle: tel serait le point de départ du dernier volet intitulé Troisième Type. Le propos n'en demeure pas moins clair, pour le nouveau duo de commissaires constitué de Céline Poulin et de Tony Regazzoni: afficher l'artifice et l'illusion inhérents aux productions artistiques, afin d'en retirer une certaine part de vérité. La métaphore utilisée pour ce troisième volet renvoie à la classification mise en place en 1972, par l'astronome et ufologue américain Josef Allen Hynek, où le troisième type prend 'corps'. Contact avec l'ovni et identification extra-terrestre, ce type là dépasse l'anecdote, pour devenir dans l'exposition un moteur efficace de compréhension des œuvres. Le format paysage est donc privilégié, avec cette fenêtre ouverte sur l'histoire scientifique de la fiction. Et le ton est donné: les deux toiles d'Andreas Dobler évoquent un paysage de ruine technologique, un flottement aérien dans la mise en espace d'une scène figurative directement inspirée de la science-fiction. L'expérience des ovnis constitue-t-elle ainsi une possible métaphore de la perception des fictions artistiques actuelles?

 

Céline Poulin: On peut parler d'un ailleurs étranger, d'un autre monde possible lié au réel, qui en quelque sorte l'imite jusqu'à en provoquer un malaise lié à l'étrangeté ressentie. 

 

Tony Regazzoni: L'expérience des ovnis est en effet similaire: il y a tout d'abord l'appréhension visuelle, puis physique, comme une sorte de choc. Le second temps est celui de l'analyse. Mais je crois que c'est aussi une question de croyance. Dès que l'on croit au phénomène, on est comme happé par celui-ci et c'est un peu pareil pour l'art. Si l'on n'y croit pas, il ne se passe rien.