Second scénario

Guillaume Constantin



 

 

Le travail de sculpture de Guillaume Constantin se nourrit de différents éléments combinables : matériaux, situations, collaborations. De ces combinaisons possibles, il en résulte des travaux autonomes qui interrogent leur propre statut, l'idée justifiant le matériau; le matériau, la fonction et vice-versa. C'est souvent par défaut ou dans le manque que peuvent le mieux se révéler l'existence, la raison d'être ou le mystère des objets et des artefacts. Un néon qui n'éclaire pas est aussi déceptif qu'absurde, d'autant plus s'il s'intitule Plus de Lumière (2007).

Via un vocabulaire formel assez large, du monolithe à la statuaire médiévale, du livre photocopié à la multiprise, son questionnement sur l'objet renvoie inévitablement à celui du quotidien ou à l'œuvre d'art (qu'on appréhende aussi sous la forme du cd, du catalogue...). Il porte un regard ludique, parfois ironique, mais aussi émotionnel. C'est ce qui se passe en reprenant un néon de Claude Lévêque ou une sonate de Joseph Haydn, c'est à la fois un hommage à l'œuvre, un jeu sur le médium, le support et un détournement, une réappropriation.

Les collaborations avec d'autres artistes (avec Raphaël Zarka notamment) sont aussi une autre manière de renouveler son approche de la sculpture en réalisant des œuvres accessoires, des oeuvres supports et des objets qui, rebondissant sur d'autres propositions, peuvent prendre la forme d'expositions, de catalogue... Ce qui constitue une possibilité supplémentaire de se jouer d'une présence, sans pour autant qu'elle soit directement visible ou identifiable...

 

crédit photographique : Aurélien Mole